À Vire Normandie (Calvados), un musée à hauteur d'enfant

Le musée d’art et d’histoire de Vire Normandie a une place à part dans la commune, comme en témoigne Marie-Claire Lemarchand, adjointe au maire déléguée à la culture : «Bien que nous comptions plusieurs établissements ­culturels très fréquentés, dont un cinéma municipal, les habitants ont un attachement tout particulier envers le musée communal, certainement parce que ses collections sont consacrées à la période de la Reconstruction sur un territoire qui a été marqué par la Seconde Guerre mondiale. Vire Normandie a presque entièrement été détruite lors des bombardements de juin 1944, dont son musée, fondé en 1866. Une épreuve suivie d’un chantier qui a duré vingt ans. Des souvenirs toujours présents. »
 

Une nouvelle lecture de l’histoire

Le musée connaît actuellement une nouvelle jeunesse après une rénovation de grande ampleur pendant presque quatre ans et une réouverture en juin 2021 (plus de 4 millions de travaux financés par les fonds européens, l’État, la région et le département). Il est passé d’une superficie de 1 200 à 1 700 m² avec une nouvelle salle dédiée aux expositions temporaires.

« Présentant l’une des plus belles collections de Normandie, le musée a été repensé comme une fenêtre sur notre histoire, tel un véritable lieu de découvertes et de rencontres », explique Marc Andreu Sabater, maire de Vire Normandie. «Ce projet de rénovation a été l’occasion de tout mettre à plat, d’identifier ce qui allait, ce qui n’allait pas, sans oublier de cerner les besoins du public qui avaient évolué au fil du temps », développe Marie-Jeanne Villeroy, responsable de l’établissement et du projet scientifique et culturel qui a sous-tendu sa rénovation.

La responsable a réorganisé le musée «comme un récit à parcourir en 3D, en faisant des liens avec l’époque actuelle. Avec une circulation facilitée et un accès pour tous, dont des attentions pour les enfants ».

Pour donner une nouvelle vie aux collections, l’équipe a misé sur des dispositifs sensoriels. Maquette à toucher, dessins à colorier, films, animations sonores, jeux, panneaux de manipulation… «Les informations diffusées sur les supports vidéo sont accessibles à tous, aux plus jeunes comme à nos visiteurs anglais qui ne maîtrisent pas le français. Les panneaux sont à hauteur d’enfant et ces derniers peuvent aussi s’équiper d’un casque », précise Marie-Jeanne Villeroy.

Avec le recul de ces premières années de fonctionnement, la spécialiste remarque que «la recherche d’accessibilité universelle ne règle pas tout. Un objet fragile reste un objet fragile à ne pas manipuler, tout comme une visite de musée nécessite de respecter des codes ».

La prise en compte du jeune public a été pensée dans des détails très pratiques, du vestiaire aux toilettes à bonne hauteur en passant par une salle réservée au goûter et à la mise en place d’un ascenseur.
 

Pratiques artistiques immersives

L’équipe a été étoffée d’un poste de médiateur supplémentaire, «chaque visite du jeune public demandant un important travail de préparation et mobilisant beaucoup d’attention ». Les enfants peuvent participer à des visites contées ou théâtralisées, ainsi qu’à des ateliers de pratique artistique.

Le musée a souhaité valoriser cette démarche en candidatant pour obtenir le label Môm’Art délivré par l’association éponyme (lire ci-dessous), qui distingue les établissements culturels réservant un accueil de qualité aux visiteurs avec enfants. Objectif : faire de l’établissement un «musée joyeux ».

Passée cette période de réouverture, Marie-Jeanne Villeroy s’attelle aujourd’hui à développer la fréquentation de son établissement. «La période du Covid n’est visiblement pas digérée, avec des sorties scolaires qui ne sont pas encore totalement rétablies. J’aimerais me rapprocher aussi des relais d’assistantes maternelles pour leur expliquer que le musée peut accueillir des bébés ! », précise-t-elle.
 

 

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